Intervention du Président de la République d'Estonie au séminaire économique franco-estonien du 30 août 2001
30.08.2001

Mesdames et Messieurs,

C'est un grand plaisir pour moi d'ouvrir ce séminaire économique franco-estonien.

Il y a un mois, le Président de la République Jacques Chirac a visité l'Estonie. Nous avons été très heureux que le Président français ait été accompagné par une nombreuse délégation de chefs d'entreprise, laquelle a eu des rencontres intéressantes, aussi bien avec les hommes d'affaires estoniens qu'avec les représentants des Ministères. J'espère que le séminaire d'aujourd'hui vous fournira également beaucoup d'informations intéressantes et utiles, ainsi que matière à penser sur la manière de renforcer par la suite liens commerciaux et d'investissement entre l'Estonie et la France.

Depuis des siècles, l'Estonie et la France ont activement commercé. Les Estoniens apportaient en France du grain et repartaient avec des marchandises qui faisaient défaut sur les côtes Sud de la Baltique. Aujourd'hui aussi, nos Gouvernements ont créé un environnement qui devrait offrir suffisamment d'opportunités pour les entreprises. Depuis 1995, un Accord entre l'Estonie et la France sur la coopération économique et commerciale est en vigueur. Cette même année, l'Accord sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements est entré en vigueur. La Convention en vue d'éviter les doubles impositions a été signée. Les relations commerciales entre nos deux pays sont régulées, déjà depuis 1995, par l'Accord de libre-échange entre l'Estonie et l'Union Européenne.

L'Estonie souhaite devenir membre de l'Union Européenne. Par le commerce extérieur et par les investissements, l'Estonie y a déjà sa place: 75 % des échanges estoniens se font avec l'Union Européenne et plus de 80 % de tous les investissements directs étrangers réalisés en Estonie proviennent des pays membres de l'Union Européenne. A mes yeux, cela montre clairement quelles sont nos priorités.

Malheureusement, l'Estonie ne se trouve pas encore dans le champ d'imagination de la France. Pour un Français, l'Estonie semble être plus loin que la Finlande. Je crois que c'est la raison pour laquelle la part de la France dans les échanges estoniens reste plus modeste que l'Estonie l'aurait espérée. Je reconnais avec amertume que l'Estonie, pour sa part, ne s'est pas rendu compte du rôle dirigeant de la France en matière d'introduction de nouvelles technologies en Europe. Nous vivons dans l'illusion que tout ce qu'il y a de nouveau vient d'Allemagne ou des Etats-Unis. Le résultat de tout cela est que les exportations estoniennes en France et les importations françaises en Estonie, bien que décuplées depuis ces dernières 8 années, ne représentent que moins de 2 % de nos échanges. Sur la liste des partenaires commerciaux de l'Estonie, la France ne figure pas parmi les dix premiers. Le volume des investissements directs français est également très modeste. Il est vrai que les sociétés françaises ont ces dernières années activement participé à la privatisation de plusieurs entreprises estoniennes des infrastructures, mais le montant des investissements directs étrangers par les entreprises françaises à la fin du premier semestre de l'année en cours représentait moins de 13 millions d'Euros, ce qui n'équivaut qu'à 0,4 % de l'ensemble des investissements directs étrangers.

J'espère que les interventions que vous allez entendre aujourd'hui contiendront des renseignements utiles pour vous et que vous aurez l'occasion d'approfondir vos contacts mutuels au cours des discussions qui auront lieu après la fin de celles-ci. Je souhaite que cette rencontre puisse être fructueuse pour les deux parties.

Je vous remercie, Mesdames et Messieurs.