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Le Président de la République A la Conférence Européenne de Nice le 7 décembre 2000
07.12.2000

Monsieur le président,
Vos excellences,

La rencontre au sommet de l'Union Européenne qui s'ouvre demain est pour l'Europe et pour l'Estonie d'une importance historique. J'entends ici concentrer mes réflexions sur la maničre de poursuivre notre chemin aprčs Nice, aprčs le succčs de ce sommet.

Alors donc, comment continuer?

L'échéance de l'élargissement a déją été posée en conséquence de décisions politiques et de tout ce qui a été fait jusqu'ą maintenant. Il s'agit de 2003. L'essentiel est que les Etats candidats qui y sont prźts adhčrent effectivement en 2003, ce qui garantirait la maintien de la confiance dans la volonté politique d'unification exprimée par l'Europe. Cette démarche s'inspire de deux principes fondamentaux que l'Union Européenne a suivis en matičre d'élargissement. Premičrement, tous les pays candidats ont été invités, ce qui est une décision politique. Deuxičmement, chaque Etat est traité en tant que tel, ce qui représente l'application de la décision politique conformément aux critčres annoncés d'adhésion.

Il n'est pas question ici de course de vitesse entre pays candidats. Chacun a choisi le contenu et le rythme de ses réformes, chacun se rapproche de l'Union Européenne conformément ą ses possibilités. Il est important que les Etats ayant mis en oeuvre des réformes radicales voient leurs efforts reconnus ą leur juste valeur.

Cette approche permet d'assurer la dynamique de l'élargissement. Et l'essentiel est qu'elle en garantit la crédibilité aux yeux des peuples. L'élargissement a lieu sur des bases intelligibles par tous. Car, mes chers collčgues, soyons francs: dans pratiquement tous les pays membres et candidats nous sommes en difficulté avec nos opinions publiques. Je voudrais citer ici Jérōme Monod et Ali Magoudi: ''L'Union Européenne n'est pas une république, pas plus qu'une monarchie, ce n'est pas un Etat, ce n'est pas un empire. L'absence de définition formelle est un obstacle majeur ą la perception d'un pouvoir souverain, qui bat monnaie, pratique une diplomatie, commande des armées et faēonne la politique économique et commerciale du monde''. Nos peuples voient aussi bien le sommet d'aujourd'hui que la conférence intergouvernementale comme des événements qui les dépassent. Nous sommes donc dans une situation oł le développement de l'Europe met chacun d’entre nous face ą de nouveaux défis. Il n'est donné ą personne de souffler ou de savourer les résultats acquis, que ce soit en économie, en politique, en matičre de sécurité, mais aussi de politique sociale ou d'environnement. Et je me permettrai, une fois de plus, de citer Monod et Magoudi: ''La peur qu'ont les citoyens de perdre leurs spécificités nationales disparaītra dčs que nous prendrons l'habitude de donner un nom aux choses au moment mźme oł elles surgissent''.

Mais il n'y a en fait rien d'étonnant ą ce que les choses nouvelles ne soient acceptés qu'avec hésitation. Les élargissement précédents n'ont jamais été accueillis par des cris de triomphe. On redoutait des vagues massives d'immigration, un insupportable surcroīt de dépenses, l'affaiblissement de la Communauté Européenne. Ces craintes n'étaient pas fondées et elles elles s'avéreront tout aussi peu pertinentes dans le cas de l'élargissement actuel. Tous les pays d'Europe Centrale ici représentés ont connu dans derničre décennie un développement considérable. Nous pouvons supposer qu'il est destinée ą se poursuivre. En tant que responsables politiques, nous sommes tenus de comprendre nos citoyens et leurs hésitations dans un univers en rapide transformation. D'une part, nous devons les comprendre, mais d'autre part il nous faut les dépasser. La rénovation de l'Europe n'est pas un objectif en soi. C'est la réponse de l'Europe au défi que lui pose l'évolution du monde en mutation. L'élargissement, le processus - c'est lą le contenu de l'Europe, car nous n'aurons jamais une Europe préfabriquée, prźte ą porter comme un costume fait sur mesure.

Je concluerai par les paroles que Victor Hugo a prononcées il y a plus d'un sičcle et demi, le 21 aoūt 1849: ''Dorénavant, l'objectif de toute grande, de toute vraie politique est d'źtre reconnue de tous les peuples, de rétablir leur unité historique, et d'allier pacifiquement cette derničre ą la civilisation''.

Mesdames et Messieurs,
Cette possibilité nous est maintenant offerte.

Sachons en profiter.

Je vous remercie.

 

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